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TOTALEMENT NU

Se risquer dans un bain de corps. S’octroyer la liberté d’y rester. Tranquilliser sa peur. Affronter le désir. Y céder. Le fuir. Se tester. Inventer autre chose. Ne pas craindre les regards. Ne pas craindre de regarder. Savoir qui on est à cet instant. L’oublier. En sortir. Y retourner. Devenir un peu plus simple, un peu moins crispé, un peu moins surexcité, un peu moins normé, à chaque immersion. Se calmer et recommencer.

David Noir - Scène Vivante - Stage -Totalement nu
David Noir – Scène Vivante – Stage -Totalement nu
TOTALEMENT NU
TOTALEMENT NU
Stage entièrement dédié à la nudité
Dimanche 19 mars 2017
11h - 18h
Le Générateur (94250 Gentilly)
Ce stage est ouvert à toutes et tous. La participation des nouveaux inscrits nécessite un entretien préalable par téléphone afin de bien clarifier le cadre et les pratiques mises en jeu au cours de cette journée. Toutes infos au 06 12 82 75 89. 

Tarif membre : 60€. Suivre ce lien

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Informations sur Paypal et les autres modes de paiements ici

Le stage se déroulera au Générateur, lieu d’art et de performance situé à Gentilly. Informations pratiques sur le site du Générateur.

 

Voir le descriptif d’un précédent stage dédié à la nudité et les commentaires des participants/es. 

Logo Scène Vivante - David Noir

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Performance Stages

De la vérité des hommes

Journée de performance nue ou habillée, participative

Dimanche 5 juin 2016
11h – 19h
Le Générateur

Ouvert à tous et toutes / adultes hommes, femmes

Expérience scénique: tous niveaux

Paiement suivant son désir, selon ses moyens ici

 

Plus que jamais la nudité, non, non, ça ne suffit pas.

Peu importe qu’elle soit présente ou pas. Autant que la jouissance et le sexe, c’est un combat d’arrière garde que d’en faire un enjeu aujourd’hui parce que c’est à la mode au même titre que les conseils maquillage du web pour se sentir joli/e. Déshabille-toi ou pas, baise ou pas ; mon ami/e, quelle importance, quelles conséquences ? La nudité est vraie par essence depuis la petite enfance ; il faut, justement pour en retrouver le bénéfice, se l’accaparer et ne plus en parler désormais comme d’un évènement. Ce n’est pas d’en découvrir en soi la force qui suffit à en faire un propos.

De 1998 à 2004, période à laquelle la Cie La vie est courte s’exhibait à ma suite dans « Les Puritains », « Les Justes-story » et « les Innocents », l’offensive nue face à un public me semblait l’unique déclencheur possible pour tenter de faire passer à autre chose cette vieille guimbarde atrocement crispée sous de faux airs d’aisance complice ou de réflexion compassée qu’était le théâtre. J’étais, si ce n’est précurseur, du moins visionnaire en la matière ; je n’ai aucune honte à le dire. La fausse modestie ne me sert de rien.

Humour de salon et tragédie de carton constituaient encore le sel de l’intellect bon ton qui faisait se pâmer les folles, les vielles dames et les journalistes sérieux. Preuve en est, pour fréquenter parfois les théâtres, que ça n’a guère changé.

Il y a ceux qui aujourd’hui, croient glorieux de faire péter des bombes et leur propre malheureuse existence avec, pour atteindre dans leur chair, nous et d’autres, leurs supposés ennemis, et anéantir la joie faiblarde et momentanée d’être en vie. Quels que soient leurs griefs à notre endroit ou plutôt, à celui de l’Histoire et de nos gouvernants, ils ont leurs raisons mais ils ont également tort. Tort de penser que les martyrs se fabriquent en série. Tort de croire que le pouvoir moderne s’acquiert avec des armes. Que croient-ils donc ? Moi aussi j’explose, seulement détruire le vivant simplement pour le détruire n’est qu’une réponse de l’impuissance à l’impuissance. Se soulager d’une tension comme on se fait jouir en se masturbant et penser que ça change le monde, c’est avoir tort. La différence est que lorsque l’on se branle ce n’est pas au nom d’une idéologie. Pulsions contre pulsions, ça peut durer longtemps, c’est certain.

Ils ne sont bien sûr pas les seuls à contribuer de manière plus ou moins vicieuse à l’assassinat de masse ; inutile d’énumérer ici toutes les catégories sociales et professionnelles qui font ce monde tel qu’il est, dément et abject par bien des aspects, en allant tous les jours au travail. Qui créateur de pub de mes deux, qui boîte de machin, qui télé bidule, qui politicien de mes couilles, qui entreprise de merde, qui financier véreux, qui modeste ouvrier, qui engagé volontaire, qui petit commerçant, qui gros épargnant, qui quoi que ce soit d’humain qui existe … toutes et tous coupables de bassesses à des degrés divers propres à ajouter leurs lots de tristes conséquences à la masse de turpitudes des sociétés humaines.

Et les artistes et faiseurs d’art ne sont pas en reste.

La nullité emphatico-narcissique se targue de sensibilité. Il faut parfois des réponses au contexte dans lequel on vit, là, tout proche. Et les réponses de l’art et des artistes me paraissent encore plus tartes, plus à côté de la plaque que toutes les autres. Quelle impuissance ! Quelle misère !

Moi, je ne cherche qu’à bouffer et me conserver un toit sur la tête sans quoi je ne ferais rien, rien de visible, car je n’ai pas de capacités à faire quoi que ce soit qui vaille à mes yeux, pour répondre tangiblement à l’ébranlement quotidien du monde. Se conserver comme on peut et regarder autour de soi, seules me paraissent choses possibles. Aussi, parce que c’est moi qui le propose, vous paierez si vous souhaitez en être, à l’aune de ce que vous estimez devoir et pas moins. Mais je ne me mettrai pas en retrait pour vous faire la part belle, pour flatter vos convictions et vos aptitudes potentielles. Fini la pédagogie.

Parce que j’en ai marre de ne pas parvenir et c’est finalement tant mieux, à jouer à ce jeu inepte ; à croire en l’une de ses qualités quelconques, du commerce à la communication, de la hiérarchie à la révolte, de la beauté à l’art …  il n’y aura rien à prévoir et il n’y aura rien à faire. Il n’y aura qu’à être là, se regarder et tenter de faire advenir quelque chose d’une nature autre et nécessaire pour soi. Cesser de jouer au malin pour s’euphoriser à bon compte aux yeux des autres, car c’est là justement faire le jeu du Malin. Eventuellement dire, rigoler, hurler car nous sommes doués pour ça. Je veux des héros qui n’ont pas mis leur âme dans la poche arrière de leur Jean, pliée comme une casquette que l’on ressort en cas de beau temps.

Désormais je n’ai rien d’autre à usiner que de tenter d’être vrai selon mes repères. Davantage encore qu’auparavant, si j’ai jamais essayé de l’être.

Pas très raisonnable semble-t-il quand on n’est pas suffisamment rusé et débrouillard pour survivre. Moi aussi camarade, j’ai peur, mais je ne veux regarder qu’en face et suivre à la trace, toute oreille ouverte, le son de cette voix infime qui me susurre : suis-moi, je suis le réel. Pas le fantasme télévisuel. Le reste est médiocrité ou folie et ne mène qu’à un chaos sans charme. Un chaos le plus indifférent qui soit au monde qui, par stupidité, cupidité et goût du malheur, l’aura fait naître. Mais après tout, n’est-ce pas ce que souhaitait le romantisme ? La littérature s’arrête aux limites du vivant, tout comme l’art dans son ensemble, vois-tu. Bras trop courts. L’époque actuelle est une belle réponse à ceux qui pensent que Sade était un monstre ou que les jeux vidéos sont mauvais. L’acte de créer ne sera jamais celui de vivre et pourtant … c’est bien ce qu’il faudrait parvenir à faire sans être embastillé par quiconque. Trop de comportements formels entravent le cheminement vers la pensée. Il faut vivre pour ce que l’on sait de soi et non pour ce que l’on croit des autres. To Be Continued … In Real Life.

Si tu veux voir et en être, viens avec ton maquillage pour habiller ta peur, tes envies, ton intelligence et ce que tu veux d’autre, on verra bien ce que l’on peut en faire, mais paye d’abord ici ta place.

Les séances sont susceptibles d’être filmées ou photographiées pour des besoins pédagogiques et dans l’optique éventuelle d’illustrer les pages de ce site. La participation aux ateliers, stages et performances implique l’acceptation de ces conditions.

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Performance nue ou habillée - David Noir - Scène Vivante
Performance nue ou habillée – David Noir – Scène Vivante
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ATELIER SCENE VIVANTE

[notification type= »default »]Réduisez le prix de vos inscriptions aux stages et ateliers en devenant membre de Scène Vivante[/notification]

Les lundis de mai 2016 (hors vacances scolaires et jours fériés): 2, 9, 23, 30

Workshop tous niveaux

 

Si vous souhaiter payer par chèque, merci de vous inscrire au préalable en complétant le formulaire ci-dessous, puis envoyer votre paiement à David Noir – Scène Vivante, 13 allée Marguerite 94800 Villejuif. (Informations détaillées ici)

Pour choisir plusieurs options, enfoncez la touche Ctrl et cliquez sur PC ; idem avec la touche Cmd sur Mac.

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Entraînement au jeu par David Noir

L’atelier propose des thématiques variées mais sa formule reste constante. Elle émane d’un important travail déjà débroussaillé dans les stages, ce qui n’exclue pas pour autant que des novices se l’accaparent. L’atelier est ouvert à chacun/e, avec ou sans expérience de la scène.

Pratique :

Entraînement au jeu – Improvisations et expérimentations – Élaboration des outils techniques, psychiques et physiques – Développement des comportements scéniques – Mises en situations

Contenu type d’une séance :

Les ateliers sont structurés comme suit :

  • Échauffements collectifs
  • Exploration / improvisations collectives et individuelles
  • Direction de jeu, techniques du texte et de la scène
  • Parcours libre

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Objectifs : Découvrir et inventer des formes de création vivantes

La principale ambition de ces séances tient dans l’exploration et l’exploitation de l’infinités des façons d’être qu’il nous est possible de représenter et figurer grâce aux outils de l’imaginaire, du corps et au désir de s’incarner à travers une autre forme que celle à laquelle le quotidien nous astreint. La représentation dramatique recèle autant de compositions qu’il existe d’individus en scène à un instant déterminé.

Processus : apprendre à piloter « la marionnette de soi »

Ça part de rien – ou disons, de tout, de nous-mêmes, de notre environnement immédiat, de notre mémoire sensitive, d’une blague entendue la veille, d’une odeur perçue à l’instant, de répliques prélevées au hasard des textes qui traînent au sol, d’images, de nos postures physiques, du sentiment de nos corps, de celui du double qui existe en nous, de la marionnette qu’il s’agit d’apprendre à piloter à l’issue de quelque temps d’entraînement.  Et puis ça y est, soudain ça naît. Ça peut mourir à l’instant, foirer, devenir grandiose, utopique ou sombre, joyeux ou délirant. C’est l’improvisation ; la vraie, la base ; celle que le théâtre a souvent oubliée. Un jeu qui commence par un instant vrai cueilli parmi les myriades de vérités possibles, qu’elles soient laides, belles, excitantes, drôles ou effrayantes.

L’amusement vient de l’euphorie d’être aux commandes de ce gros bolide qu’est une incarnation, un « personnage », sans justification, sans histoire-prétexte autre que son existence. Pour y parvenir, loin de le refouler, il est nécessaire de s’autoriser son grand n’importe quoi.

Improviser, c’est par-dessus tout, bâtir un pont entre les incohérences et les vérités qui nous composent.

La recette : faire de sa personne un grand broyeur, de toutes les époques, de toutes les influences, de toutes les mémoires et écouter ce qui se passe en soi – autour de soi – sans relâche – tout en jouant. C’est trouver plaisir à profiter autant qu’à offrir, à se gorger et à rendre sans se préoccuper des conséquences, à désapprendre à se soucier constamment du regard supposé des autres dans l’unique optique politicienne de se faire aimer à tout prix.

Forme

Toutes les formes de théâtre se doivent d’être des jeux d’enfant réservés aux grands adultes. Les spectateurs aussi se doivent d’être grands et ne sortent dignes et grandis que traités comme des gens responsables de ce qu’ils viennent chercher. Jouer ensemble est peut-être la seule véritable paix sociale immédiatement accessible.

Elle nécessite l’énergie du désir et la vérité des actes. On les puise dans un humour sans fond ni frontière ; sans bienséance de convention. Un humour que nous possédons toutes et tous quelque part ; issu de la petite enfance ; intelligent, malpropre, bouffon et généreux ; celui qui sauve. N’attendons pas d’être satisfaits de la vie par autrui. C’est à nous de chercher, de trouver et de nous servir dans l’afflux de nos découvertes empiriques.

A quoi ça sert de s’amuser ?
Redécouvrir de l’intérieur, ce que peut être « s’amuser » sur scène : captiver, étonner, violenter, distraire, étonner, nourrir et faire réfléchir les autres par sa détente à affronter toutes les situations avec énergie. Il faut donc apprendre ou réapprendre à se débarrasser de ses oripeaux d’adultes qui ne camouflent rien moins qu’une apparence de sérieux, de gravité, de « responsabilité » et autres réponses préfabriquées à la question de l’existence. Jouer de façon créative est justement une réponse à cette existence. Entrer dans le travail par la voie de l’acteur est une façon d’apprendre à délaisser ses jugements de « spectateur » extérieur. C’est un travail réel et sur le réel qui n’est efficient que dans un complet dénuement, y compris de ses a priori et de ses craintes. Être là pour découvrir et non pour s’enferrer dans ce que l’on pense être est le fruit de son immersion volontaire dans l’espace de jeu.

Potentiel scénique

Il n’y a donc pas de bonne façon de se cacher ou de se montrer sur scène, car c’est un dispositif justement fait pour obtenir l’inverse, c’est à dire l’exhibition de soi malgré soi et la jouissance dépourvue de honte qu’on y trouve. Ce sont des libertés à s’octroyer et un certain contrôle à perdre sur ce qui est un mixage de peurs, d’ignorance, d’idées préconçues, de blocages divers ; toutes choses banales, quotidiennes et très compréhensibles, mais qu’une entreprise scénique digne de ce nom doit aider à questionner. Bref, un long chemin excitant, fatiguant et sans escale confortable, mais finalement plutôt rigolo. Je n’ai jamais contraint les interprètes que je forme ou avec lesquels je travaille à des actes en jeu qu’ils ou elles ne voulaient pas exécuter. Par contre je ne me prive pas de les mettre face à ces situations car c’est mon job de leur faire passer un maximum d’obstacles. Se délivrer de ce que l’on croit connaître de soi afin de se prêter à d’autres peaux, d’autres façons de penser, c’est ça aborder un auteur, un style, une mise en scène, un rôle. C’est devenir « impersonnel » avec satisfaction ; un matériau vierge et malléable qui réagit avec d’autant plus d’énergie quand le moment est venu de lâcher les lions devant autrui. La sincérité modeste ne suffit pas. L’espace de répétition est là pour se retrouver face à ses exigences de liberté. S’exprimer en toute impunité devant les autres, c’est donner du plaisir à un spectateur par-delà les conventions et ce à quoi il pouvait s’attendre en venant. C’est de ça qu’est fait un jeu dynamique et ça n’a rien à voir avec le statut d’apprentis, d’amateurs ou de professionnels. Les atermoiements, refus d’obstacles et tergiversations font bien entendu partie du travail et il faut s’y attendre comme à des entraves naturelles rencontrées sur le parcours.

Le théâtre ne parle que de la chair, de la mort et de la pensée, le tout âprement ou joyeusement mixé ensemble, sans faux semblant. Sur scène, nous sommes de la viande à jouer et rien d’autre. C’est cette découverte qui nous donne une chance d’aimer l’être humain pour ce qu’il est, un animal habité de pulsions brutales, mais néanmoins doué de conscience et qui se dépatouille avec cet apparent paradoxe.

Note à propos des matériaux scéniques et des contextes de travail

Le travail mené dans le cadre de ces ateliers peut faire appel à tous les composants de notre univers d’être humain : psychisme, sentiments, actes, relation, sexualité … Les textes, influences et prétextes aux scènes qui s’élaborent et se façonnent sont également issus de la globalité des mondes artistiques, littéraires, philosophiques, scientifiques, politiques, sociaux et iconographiques qui nous entourent, sans souci d’adhésion à leur contenu. A chacun d’y puiser ce qui fait son cheminement propre. Comme le génie de la lampe, la forme théâtrale ne fait surgir que ce qu’on lui demande. Seule compte la réactivité scénique de ces matériaux, la visée de ces ateliers étant d’aborder la représentation du réel par le biais de la scène en considérant qu’il s’adresse à des personnes adultes, libres, consentantes et responsables de leurs actes vis-à-vis d’eux-mêmes et d’autrui. Aucune de ces expérimentations ne saurait se faire sans une bienveillance, un respect naturel et une intelligence désireuse de s’ouvrir. Les adaptations incessantes au nombre variable et aux caractéristiques des personnalités composant les ateliers font la vie même de ce travail.

Pour beaucoup d’entre nous, le sens créatif du jeu n’est pas perdu, mais souvent « grippé » par le quotidien. Paradoxalement, « jouer » demande du travail, tant psychique que physique, à la mesure du plaisir qu’il permet de déployer en soi et avec les autres. L’accès à cette dynamique ludique est fréquemment enfoui quelque part en nous, sous les couches d’une conscience que la difficulté du réel et la complexité de se confronter au monde extérieur ont rendue méfiante et grave. Il ne s’agit pas de fournir des solutions clefs en main aux questions que l’on se pose, mais de s’entrainer à y répondre, comme l’on se familiarise avec la pratique d’un sport. Il revient à chacun des participants de comprendre par soi-même la démarche qu’il ou elle vient entreprendre dans ce cadre.

Les séances sont susceptibles d’être filmées ou photographiées pour des besoins pédagogiques et dans l’optique éventuelle d’illustrer les pages de ce site. La participation aux ateliers implique l’acceptation de ces conditions.

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Ateliers Démarche Méthodes Stages Workshop

Nature des stages

Les stages constituent une porte d’entrée vers la scène, ouverte à tout le monde.

Ils ne prétendent à rien de plus.

Ils ne sont ni une promesse d’embauche sur des projets à venir, ni une forme d’audition déguisée comme il est fréquent d’en voir proposée. Le travail ne se situe pas dans ces sphères de la professionnalisation du théâtre ou autre. En tous cas, pas de cette façon là.

Ils incarnent potentiellement en revanche, à chaque session sous une forme différente, des clefs qu’il est possible de réunir en un trousseau personnalisé selon sa composition, la fréquence de sa pratique et l’usage que l’on désire en faire. Mieux que des clefs se sont des passepartouts, configurables à souhaits par imbrication, superposition, enchaînement …

Ils ouvrent à l’utilisation possible de sa poésie propre. Ce sont des passe-droits ; les autorisations qui manquent parfois dans son éducation et que l’on n’a pas trouvé moyen de se donner tout seul pour légitimer son envie. Il n’y a pas à éprouver de honte à cela, car il est dur, en effet ; extrêmement dur même dans notre société, de trouver la place, l’énergie et le canal d’une expression individuelle et singulière, hors les sentiers battus par d’autres et qui ne nous concernent pas toujours au premier chef.

Chacun, et un artiste plus que quiconque, travaille exclusivement à son développement propre en matière de création. Il est certainement nécessaire qu’il en soit ainsi pour que l’inventivité trouve son caractère authentique. Cela ne justifie pas pour autant à mon sens, l’imbuvable folie de quelques artistes à se croire indispensables à la marche du monde, ni la place que le dit monde se croit, une ou deux fois par décennie, obligé de faire à quelques symboles pour rattraper l’inaccessibilité aux richesses qu’il entretient vis à vis de la majorité de ces mêmes artistes le reste du temps. Ils ne sont évidemment pas les seuls à se voir mis au banc d’un mouvement économique global, mais c’est là relativement un autre sujet.

Les passages et conduits qui mènent à une expression personnelle existent déjà en chacun/e. Ils sont préexistant à la conscience même. Tout être humain se donne en spectacle. Il ne peut rien faire d’autre pour communiquer et surtout, il ne sait pas faire autrement. De cet état de fait découle beaucoup de malentendus de la vie courante, affective et professionnelle.

Qui joue quoi, à quoi, dans quel but ? Difficile à déterminer.

C’est lorsque l’on se croit sincère que l’on est souvent le plus naïf vis à vis de soi, voire le plus bêtement présomptueux et à côté de la situation qui se présente. Ainsi la multitude des comportements inconscients d’eux-mêmes fait le talent inventif du genre humain autant que sa prétention insupportable et, à grande échelle, souvent catastrophique dans ses conséquences.

Pourquoi donc se préoccuper, au milieu des dizaines d’astreintes que la vie déjà nous imposent, de tenter de donner libre cours à sa pensée poétique, aux actes artistiques qui en découlent ?

Essentiellement pour répondre à deux appétits secondaires de la vie et peut-être justement de ce fait, indispensables à nous caractériser en tant qu’être pensants :

  • Aller voir plus loin.

En d’autres termes, élargir son champ de vision sur sa propre existence et l’environnement dans lequel elle se développe ; rendre plus mobile l’orientation de son regard sur les êtres, les situations et les choses.

Découlant naturellement de ce premier point :

  • Contribuer à modifier et peut-être améliorer, même infinitésimalement, outre sa propre qualité de réflexion et de sensibilité, la nature de ce vaste monde qui ne va, ne nous leurrons-pas, que dans le sens où ses habitants le mènent.

 

Il existe un troisième et fondamental avantage à vouloir plonger dans ce mystère poétique qui caractérise notre étrange espèce, située au stade actuel de notre évolution, rappelons-le, à mi-chemin entre animalité primitive et digression philosophique la plus raffinée :

Il s’agit du goût paradoxal de la complexité.

Oui, nous aimons nous compliquer la vie au sens premier de cette expression.

Nous éprouvons un plaisir à ne pas nous en tenir là où l’équilibre pourrait satisfaire sa loi.

C’est là que réside le siège de tous les progrès.

Cette jouissance intellectuelle, sous ce vocable justement d’ailleurs péjorativement employé, d’intellectuel, est volontiers dénigrée par les êtres volontairement frustes. On peut d’ailleurs aisément comprendre et admettre à travers cette autoprotection revendiquée, la crainte de s’emmêler les pinceaux et souffrir inutilement en se sentant menacé de noyade dans une vie déjà brouillonne et difficilement gérable.

Là où cette prise de parti s’avère trop courte, c’est à l’endroit où elle se targue de vouloir ignorer tout du plaisir particulier qu’il y a pour l’être humain à réfléchir sa condition et au-delà, celle de ses semblables et la nature animale dont nous n’avons de cesse de vouloir nous extraire.

Pourtant, tout n’est pas que désolation à se heurter à la limite de ses possibilités. C’est même le contraire, si l’on ne se contente pas de faire de ce constat une plainte malheureuse et centrée sur elle seule.

La colère est un sentiment dévastateur mais actif, générateur de changements et qui a le mérite d’encourager l’affirmation de soi.

La plainte, le larmoiement, la complaisance râleuse, la revendication qui se contente de s’exprimer sourdement, constituent un panel de solutions de replis sur soi sans aucun autre effet positif que d’entretenir son immobilisme. Le soliloque anxieux, grognon ou désespéré a l’unique vertu d’assurer que rien ne change pour soi et de conforter la mauvaise foi qui ne veut pas reconnaître une carence en audace.

Il faut pourtant une infime dose de courage pour s’avancer d’un pas, en pensant tout haut : « Je suis ».

Rien à voir avec celui qu’il doit falloir pour, contraint et forcé, aller au combat défendre son pré carré. Le courage d’être artiste est un courage médiocre, à la portée de tous. Ce n’est pas là que réside sa valeur, donc autant ne pas faire de son expression une entrave à lui donner l’occasion de naître, car c’est ensuite seulement que le travail commence.

Une fois franchi le seuil, il ne s’agit pas de courage, mais de dé-tricotage de ses apriori, croyances, fantasmes et autres chimères sur ce que peut être la qualité d’une proposition artistique qu’il va falloir entreprendre pour ne pas se contenter d’être un simple faiseur ; ce qui dans ce cas, reviendrait à d’être sorti d’une ornière pour tomber dans le puit d’un obscurantisme marchand bien plus obscur.

La masse de remises en cause et de questionnements peut être considérable selon l’endroit d’où l’on est parti. Il faut dès lors être ouvert/e à se découvrir autre que ce que l’on imaginait jusqu’alors. Nettoyer la vitre du miroir, voilà le travail et il s’agit qu’elle soit bien propre. Un petit coup de chiffon ne suffit pas. Limpide et lucide, c’est sous cet aspect que doit se rénover le regard. Artefacts culturels et moraux sont grattés et supprimés sans rien rayer de la couche principale. Sous la glace, un tain impeccablement restauré attend d’être vu, lu, sondé, décrypté. Cette image là contient toutes les autres ; celles à venir en particulier, qui seront propres à guider l’auteur/e vers ce à quoi il/elle veut tendre. Car ce choix existe. Aucune œuvre n’est déterminée d’emblée par les seules aptitudes de qui va la produire. Tout est permis.

Composer, se projeter, inventer de toutes pièces sont les outils de la mise en scène. Il serait atrocement réducteur et dangereusement susceptible de nous faire entrer à nouveau en religion, que d’invoquer une sincérité tout droit sortie de la pire des culpabilités, comme devant préexister à l’œuvre ou au geste. À ce stade, nous ne devons plus rien à personne et c’est bien tout l’intérêt de la démarche : s’octroyer un gigantesque univers de liberté à partir d’un minuscule et étroit corridor. Tout commence donc par regarder ailleurs que là où on est censé devoir le faire.

Sous les jupes, dans les pantalons :  cela commence à s’avérer plus facile qu’il y a quelques années encore. Mais le bouclier phénoménal du monde social désamorçant toute agression ou faille de son système en effet de mode, il est nécessaire de sans cesse tout recommencer depuis la source pour conserver son indépendance de pensée et une véritable latitude de comportement.

Ainsi, contre les vents, les marées et les déceptions quasi rituelles et permanentes, l’artiste créateur se doit d’être un Sisyphe joyeux, car toute sa force réside dans une inaltérable obstination à recommencer de rien ce qui risque de le mener nulle part.

Entre les deux, le voyage est fantastique et à nul autre comparable sur le plan intime du sentiment de soi.

 
Sisyphe sur Wikipédia

Sisyphe est surtout connu pour avoir déjoué Thanatos. En échange d'une source qui ne tarissait jamais, Sisyphe révéla au dieu-fleuve Asopos où se trouvait sa fille Égine, enlevée par Zeus, qui avait pris la forme d'un aigle, et qui la désirait. Asopos fit fuir Zeus, mais ce dernier ressentit de la rancune pour Sisyphe ; il lui envoya Thanatos pour le punir. Cependant, lorsque le génie de la Mort vint le chercher, Sisyphe lui proposa de lui montrer l'une de ses inventions : des menottes. Il enchaîna Thanatos, si bien que ce dernier ne put l'emporter aux Enfers. S'apercevant que plus personne ne mourait, Zeus envoya Hadès délivrer Thanatos. Mais Sisyphe avait préalablement convaincu sa femme de ne pas lui faire de funérailles adéquates. Il put ainsi convaincre Hadès de le laisser repartir chez les vivants pour régler ce problème. Une fois revenu à Corinthe, il refusa de retourner parmi les morts. Thanatos (ou même Hermès, selon certaines traditions) dut alors venir le chercher de force. Pour avoir osé défier les dieux, Sisyphe fut condamné, dans le Tartare, à faire rouler éternellement jusqu'en haut d'une colline un rocher qui en redescendait chaque fois avant de parvenir au sommet, tel que raconté dans l’Odyssée (chant XI). Toutefois, Homère ne faisait pas mention de la raison de ce châtiment. Certaines traditions le justifient par la réputation de brigand et de malfaiteur que Sisyphe avait acquise de son vivant.

Lien sur idixa.net
« Il faut imaginer Sisyphe heureux »  

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Ballade post Iconicum

Une promenade à rebours

Genèse d’une improvisation collective

ICONICUM au Générateur - [frasq] #7 rencontre de la pArformance
ICONICUM au Générateur – [frasq] #7 rencontre de la pArformance

Toute ma gratitude aux performeurs et performeuses, public y compris, qui se sont immergés tout au long de cette traversée, Mes profonds remerciements à Anne et à la valeureuse équipe du grand G qui mettent toutes leurs énergies à rendre ces instants possibles.

Il y aurait selon moi, des thèses entières à écrire sur l’interaction de tous les phénomènes passionnants qui se produisent à l’intérieur des sessions d’improvisation collectives telles que nous pouvons en vivre en atelier ou, comme tout dernièrement lors d‘Iconicum, durant le festival frasq au Générateur, en public. C’était une réelle première de ce point de vue.

Nous avions déjà auparavant, avec les membres de l’atelier fondateur de ce processus (7 années passées l’air de rien, tous ensemble, à expérimenter et expérimenter encore), tenté cette approche, mais le résultat avait laissé plusieurs d’entre eux insatisfaits, voire carrément mal à l’aise de devoir procéder ainsi à leurs expériences sous le regard d’un tiers « non participant ». Nous en étions aux balbutiements de la pratique de cette méthode et beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis ; notamment ma propre pratique de la performance dite « guidée » ou semi-improvisée qui s’est affinée et accrue grâce au travaux de recherche et de création que me permet d’effectuer Le Générateur.

Si je n’en suis pas moi-même à l’écriture d’un mémoire sur le sujet, je suis néanmoins très stimulé pour consacrer plusieurs articles dans les mois qui vont suivre à ces phénomènes qui me passionnent et dont je pressens l’étude à venir comme un puit d’enrichissements insondables en la matière.

  • La matière justement, qu’elle est-elle ?

Présupposant qu’à l’origine de la création de tout univers il faut un big-bang, je tente de réunir les conditions d’alchimie nécessaires à ce qu’un maelstrom se forme. Les praticiens les plus familiers de cette méthode, mais aussi de nouveaux participants très spontanés et venant d’horizons différents, créent naturellement ce mouvement propice à entraîner et inclure toute proposition en son cœur. La visée première est invariablement de construire une machine propre à entretenir et fabriquer de l’énergie collective ; autrement dit, un générateur, ce qui pourrait faire penser en l’occurrence qu’il n’y a pas vraiment de hasard dans le déroulement de cette quête.

La machine a parfaitement le droit de hoqueter, caler, redémarrer ; chaque nouvelle expérience donnant lieu à l’émergence d’un prototype singulier, comparable à ceux qui rendirent possible les débuts de l’automobile ou la conquête des airs. Le « ratage » ou sentiment de ratage, ne doit donc en aucun cas être vu comme un problème, sous peine de nuire à la mise en évidence d’un objectif bien plus ambitieux que celui d’un spectacle « réussi » que, dirais-je, quiconque s’intéresse à la scène devrait savoir produire sans difficulté avec un peu d’expérience.

Mais il s’avère justement que c’est là que le problème réside bien souvent: dans la soif de fabriquer du « beau », arbrisseau cachant la forêt pourtant dense et profonde de formes inconnues, apparemment de prime à bord incompréhensibles pour nos entendements codifiés.

Il n’y aucun mystère à ça ; si vous voulez faire du convenu, faites du « beau » selon l’idée que vous croyez en avoir ; vous serez assurés de ne rien découvrir.

Ce faisant vous vous priverez et votre public avec, d’une matière à réflexion et à ressentir, toute particulière.

  • Qualités de la matière première

Le matériau obtenu durant nos expériences en ateliers, tire avantage de se présenter d’abord sous une forme fluide, à travers laquelle les corps, les énergies, les sons, les mots, les regards et les actes doivent être amenés à tournoyer suffisamment rapidement pour que la volonté inhérente à chacun/e de donner du sens, lâche prise. Ce fameux et très galvaudé « lâcher prise » n’est pas pris par moi, dans le cas présent, pour un vain mot. Il y a, non pas une volonté à rompre ou à faire ployer, mais une dissociation à opérer.

Notre maelstrom se doit d’être une véritable centrifugeuse avant que de pouvoir transformer et générer quelque énergie que ce soit. C’est donc bien dans l’acception « chimique » du terme qu’il faut entendre l’emploi du verbe dissocier, puisqu’il s’agit d’obtenir une séparation des éléments constitutifs du psychisme selon leur densité, afin de pouvoir les utiliser plus efficacement ensuite.

De même que la centrifugation du sang permet d’obtenir séparément plasma, globules blancs et globules rouges en couches bien distinctes, l’excitation concentrique des forces en présence sous l’effets de stimuli extérieurs permanents (indications vives, musiques parfois, entrainement ludique collégial, épanchements progressifs des émotions, agitation des corps …) pousse à organiser spontanément la danse et l’éveil des sens hors de leurs contextes normés.

Le mot est lâché. En effet, tout est là : dans ces idées sournoises autant que protectrices et constantes, que nous nous faisons des choses de la vie, de nous-mêmes et des autres.

Il est important si l’on veut me suivre, de ne voir aucun jugement moral ni échelle de valeur derrière mes propos, entre ce qui serait normé et ce qui ne le serait pas. Je ne crois nullement à la supériorité de l’un sur l’autre, chaque processus de pensée ayant son intérêt et ses utilités diverses suivant les situations. Dans le travail qui nous occupe, il est simplement impératif d’être débarrassé le plus possible de la couche extérieure qui constitue ce que nous nommons « personnalité » dans une environnement social quotidien.

Telle une croûte durcie par l’accumulation des effets irritants de notre friction à un monde qui ne va pas, loin s’en faut, au rythme de nos désirs, cette surface apparente aux yeux de tous est surtout le fruit de réactions aux sollicitations, déceptions et agressions diverses, plutôt qu’une création personnelle inspirée par les mouvements de notre cœur.

J’emploi ici à dessein, cœur et non esprit ou désir car je crois que c’est véritablement en dernier lieu que peuvent se libérer de nos propres diktats, intelligence créative et pulsions animales. À ce stade, nous ne sommes toujours pas prêts/es à y accéder véritablement. Ce ne sont là que les prémices instinctifs de la mise en place du travail. Quelques étapes cruciales manquent encore pour que surgisse le sentiment évident de notre terrain de jeu …

à suivre

Voir la galerie TABLEAUX D’ICONICUM

À venir : L’échauffement de la matière

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Stages Workshop

« TOUT DOIT DISPARAÎTRE »

[notification type= »default »]Réduisez de 25% le prix de vos inscriptions aux stages, workshops et ateliers en devenant membres de Scène Vivante[/notification]

Descriptif :

En accumulant les règles, on peut aboutir aisément à la rigidité ou au chaos.

Mais il est plus complexe et créatif de jongler avec des éléments disparates ou d’apparence antinomique, en mêlant la spontanéité instable du vivant à nos premières réflexions que l’on a souvent tôt fait de prendre pour les soubassements d’une unique voie à suivre.

Il s’agit ici pour le groupe de travail de donner vie à un objet scénique particulier et précis, par accumulation, agglomération, imbrication, concaténation d’envies et d’idées de toutes natures (mouvement, respiration, systématisme des actions / verbe, interaction, regard …) d’inspirations tant organiques que mécaniques ou conceptuelles.

Une fois les contours de la création dessinés, la performance proprement dite consistera à savamment démolir ce jouet trop parfait.

Méthode :

Après une bref exposé du déroulé de ce workshop cherchant en premier lieu, comme avec les pièces d’un Lego, à élaborer des modules d’action et de jeu (travail classique), 1 à 2 h de recherche individuelle et par petits groupes amèneront à fixer les éléments qui vont constituer « la tête », « le corps » et « la queue » de l’ensemble de la performance collective visée.

Expérimentations et mises en formes seront émaillées d’échanges et de discussions propres à déterminer collégialement les structures, les emplacements, les simultanéités et les rythmes, de façon à atteindre un premier degré de satisfaction relative vis à vis de l’oeuvre en cours.

Les notions de dissolution, dégradation, dévoration … seront alors mises en œuvre pour venir progressivement à bout des volontés premières et permettre l’apparition d’une forme inattendue, échappant le plus possible aux contrôles précisément agencés et organisés initialement.

Ce ne sera plus alors après coup, que l’affaire de chacun/e de se mettre à apprécier cet étrange petit canard nouveau né … ou pas.

Apprendre à aimer ce que l’on n’aime pas forcément d’emblée revient à découdre un peu les pans de son propre costume. Bien que moins ajusté, on y respire soudainement parfois mieux. Mais surtout, on y gagne nettement en dépassement de ses propres contours. Il suffit pour cela de tenir bon quelques temps dans cet inconfort de passage qui laisse une place momentanée à ce que l’on ignore de soi-même au moins autant que des autres.

Ce qui vaut pour l’individu est applicable au social. L’effacement du dessin (dessein) global a pour objet de laisser vivre à la place sa trace poétique générale, à l’image du fantôme d’un crayonnage trop lourd que l’on aurait gommé. Là également, les vertus de l’effacement peuvent être nombreuses et enrichissantes.

Sans forcément se référencer au désormais galvaudé « less is more » devenu lui même un emblème parfois dogmatique, l’assouplissement des règles et des principes peut venir tout simplement de la valorisation de l’incertitude.

Une forme artistique tirant uniquement son aura de la puissance victorieuse d’être bien comprise par beaucoup de monde, est aussi en passe de n’être qu’un produit condamné à ne plus jamais échapper à personne. Il en va parfois ainsi de la fameuse « bonne idée » qui serait source de projets d’avenir.

On pourrait bien évidemment en discuter à travers nombre d’exemples d’oeuvres fondant notre culture, mais il vaudrait mieux tout d’abord se demander si la performance nécessite de se projeter dans un quelconque avenir académique aux corridors tapissés d’une reconnaissance radieuse, aussi local et éphémère soit-il. Peut-être la valeur de l’instant échappe-t-elle aux normes de qualité d’un monde qui se donne l’air de ne se concevoir qu’à travers les générations futures ?

L’avenir vers lequel il s’agit de tourner les yeux ici, se situe à l’extrémité d’une courbe tendue à l’infini vers l’immédiateté.

« Tout doit disparaître » a pour ambition de chercher une longueur d’onde commune à ses participants/es, pour que soit perçue un bref instant pour nous tous, cette éclipse totale d’assurance.

Dans le cadre d’une étude nourrie d’interrogations particulières sur la place du public dans le spectacle vivant, ce workshop est susceptible d’accueillir également toute personne qui ne souhaiterait pas participer autrement qu’en tant que spectateur/trice.

Le tarif d’accès en ce cas, sera identique à celui des inscriptions et obtenu de même, via le système d’achat et de réservation actuellement mis en place pour chaque stage.

 

Workshop - Scène Vivante - David Noir

Tout doit disparaître – David Noir

Si vous souhaiter payer par chèque, merci de vous inscrire au préalable en complétant le formulaire ci-dessous, puis envoyer votre paiement à David Noir – Scène Vivante, 8 rue du guichet 92110 Clichy. (Informations détaillées ici)

Pour choisir plusieurs options, enfoncez la touche Ctrl et cliquez sur PC ; idem avec la touche Cmd sur Mac.

[toggle title= »Formulaire d’inscription »] Renseignements par téléphone au 01 47 56 17 72

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Ateliers Méthodes Stages Workshop

Objectifs des stages

Les thématiques proposées dans les stages Scène Vivante sont très variées, mais leur abord vise toujours un même objectif: l’épanouissement de l’individu à travers la puissance du collectif. Cela ne peut se faire que dans un cadre rassurant et empathique, où la limite – non morale, mais éthique – est naturellement donnée par une considération mutuelle. Dans cette optique, le terreau propice au jaillissement de toutes les formes de jeu peut se traduire par deux concepts essentiels et fondamentaux: vigilance de l’écoute et bienveillance du regard. Il s’agit de les semer et de les cultiver ensemble, en préambule à toute activité ludique en commun. Le premier fruit précieux de cette germination est l’éveil des esprits et des corps au « présent ». Sortir de l’anesthésie quotidienne de sa propre curiosité au monde et de l’enfermement sur soi, pour devenir observateur/trice de ce qui advient « ici et maintenant » est à la fois le but et la clef.

Variante: Sous l’intitulé workshop parfois employé sur le site, il faut entendre, soit une performance élaborée sous la forme d’un atelier publique, soit un stage dont le déroulement amène à la création d’une forme performative continue ou ponctuelle, durant ou à l’issue de la journée de recherche.

Nature des stages

Stages et workshops proposés actuellement

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Stages Workshop

« ICONICUM »

Performance sous la forme d’un atelier d’improvisation guidée, en public

ICONICUM - Stage d'improvisation en public au Générateur
ICONICUM – Stage d’improvisation en public au Générateur

Descriptif :

Iconicum signifie en latin « fait d’après nature ».

Il s’agit d’improviser à partir de compositions reconstituées peu à peu en direct et organisées d’après des tableaux de maîtres ou des photographies de groupes humains prises à travers l’Histoire.

Pour ce faire, les vastes murs écrans du Générateur accueillent :

  • d’un côté les reproductions de toiles ou images dans lesquelles les participants s’inscrivent en calquant leurs postures sur celles adoptées par les personnages des représentations
  • de l’autre, sur le mur leur faisant face, leurs superpositions, grandeur nature, filmées et projetées, servant de miroir au groupe qui ainsi, devient lui-même son propre public.

Une première partie, plus individuelle ou par petit groupes, permet à chacun/e de se familiariser avec le fait de s’inclure dans une image projetée.

Ensuite, mis en musique, des tableaux de plus en plus élaborés se forment puis s’animent, se font, se défont à partir de l’image de départ, selon l’inspiration des improvisateurs/trices. Peu à peu, ils dérivent vers d’autres compositions éloignées de la source et ouvrent ainsi sur d’amples périodes d’improvisation plusieurs fois renouvelées.

Les corps, à l’instar de ceux des représentations picturales peuvent se dénuder ou rester vêtus. Les voix prennent place sous forme de sonorités, chants ou paroles. Les individus restent grégaires ou s’isolent. D’autres personnages naissent de ces matrices initialement figées venues de l’histoire.

Façonné par les participants/es eux/elle-mêmes et guidé par un minimum de commentaires, un travail d’orchestre en immersion commence alors et se déploie en scènes, actions et performances interagissant naturellement entre elles.

Bien qu’encouragée, la nudité n’est pas obligatoire durant ce stage et toutes les strates du corps dévoilé sont permises selon les sensations de chacun/es. Il ne s’agit pas en effet à proprement parlé ici d’un travail dédié au nu.

Cependant du fait du style des œuvres choisies pour servir de support à l’imagination des partcipants/es, souvent épique et mettant en scène la nudité, il est aisé de comprendre que les corps seront d’autant plus expressifs qu’ils se rapprocheront mimétiquement des originaux proposés en références.

Idem concernant l’exhibition ou les démonstrations érotiques ou sexuelles. Elles ne sont en rien taboues ni interdites, dès lors qu’elles s’expriment dans le respect et le consentement d’autrui et que l’improvisation amène les acteurs et actrices à s’engager dans ce processus. La violence physique, en revanche, ne peut en aucun cas être admise.

C’est le magnifique et vaste cadre du Générateur, lieu dédié à l’art contemporain et à la performance situé à Gentilly, au sud de Paris, qui accueillera ce stage.

Tous nos remerciements à Anne Dreyfus, sa directrice, qui comme à l’accoutumée, par son ouverture d’esprit et son intérêt pour l’expérience artistique, permet et favorise cette journée de recherche et de travail dans son espace.

Quelques exemples d’œuvres qui seront utilisées pour générer des mises en cènes spontanées d’inspiration picturale :

La liberté guidant le peuple d’Eugène Delacroix

L’enlèvement des Sabines de Jacques Louis David

Le Printemps de Sandro Botticelli

Déroulement :

Échauffement (18h -19h hors public)

Reproduire le geste

Inscrire le corps dans une composition

Histoire et actualité

Improvisation à partir de l’image

Théâtralité des groupes humains

Mythologies inventées

Se projeter dans l’Histoire

Interagir avec sa propre image

 

Lire ici les étapes de la genèse d’une improvisation collective selon nos méthodes Ballade post Iconicum

Voir la galerie TABLEAUX D’ICONICUM

 Le décor psychique d’Iconicum génère, à partir de l’iconographie riche et évocatrice de la peinture classique et romantique et du soutien constant d’œuvres musicales au souffle puissant, un espace favorisant l’émergence de sentiments universels. On s’amuse et l’on s’émeut tour à tour du « grandiose » de l’espèce humaine, parfois s’abîmant dans le dérisoire, parfois éclatant dans un déchaînement sans limite. Captations photographiques et vidéos couvrent aussi bien l’ensemble de l’évènement que ses détails, en un incessant reportage simultanément diffusé. Ce mouvement global est de temps à autre guidé par des indications susurrées à chacun ou lancées à la cantonade.

Progressivement, sans même que l’on s’en aperçoive, le jeu offre une succession de situations immédiates, concrètes et stimulantes pour l’imaginaire qui prennent place en un tableau dans lequel, sans éprouver de sentiment de menace, il sera aisé au spectateur de se promener simplement, à distance de regard ou physiquement, en se laissant à son tour happer par l’attraction du processus en cours.

Note importante sur le droit à l’image

La participation à la session implique d’accepter d’être filmé et photographié. Une autorisation signée accordant le droit de diffuser les images de la prestation en direct et éventuellement dans un montage à venir sera nécessaire pour chaque personne désirant s’inscrire.

En savoir plus sur les ateliers préparatoires

Outre les outils traditionnellement mis en œuvre dans la pratique du théâtre – écoute, regard, ressenti des émotions – la méthode utilisée à cette occasion, afin de permettre aux participants à Iconicum de mieux appréhender la performance à venir en public, vise à familiariser chacun avec toute la latitude de liberté octroyée lors d’une «improvisation libre».

Rien n’est contraint ni interdit dans ce type d’improvisation. Les seules limites sont le respect de l’intégrité physique d’autrui et les bornes que l’on fixe à son imaginaire. Il n’est aucunement question de se cantonner aux règles parfois conventionnelles et à l’esprit de compétition du «match d’impro» s’avérant souvent paralysants pour les plus « timides ». Dans le cas présent, on se libère progressivement en se laissant peu à peu inspirer par l’environnement visuel, musical et naturellement humain, mis en place. On va à la recherche intime de sa propre expression avec calme et douceur ; ce qui n’empêche pas de plonger profondément en soi avec exigence et de donner corps au dehors à son univers propre le plus personnel. La poésie de chaque individu est la porte d’entrée privilégiée pour créer situations et incarnations. À partir de presque «rien» ; du simple fait d’être, de penser, d’observer, d’entendre, de réagir, cette pratique permet d’étendre son potentiel ludique à la globalité d’une création collective. Les techniques mises en oeuvre sont abordables par toutes et tous quel que soit le niveau de connaissance des arts de la scène. Le groupe apprend à se connaître au cours d’un échauffement simple, basé uniquement sur le mouvement et les sensations du corps, avant d’entamer un travail de plus en plus en profondeur, faisant appel au flux de ses envies et à sa réactivité aux actions, humeurs et postures naissant alentour.

Catégories
Stages

« REGARDER AILLEURS »

Les parents Couille - David Noir

Descriptif :

La liberté en scène est une disposition qui s’apprend, une notion qui s’apprivoise, un comportement qui se révèle. Des dizaines de méthodes peuvent être élaborées pour ouvrir la voie à cette aptitude, mais l’important est l’adaptation de ces techniques à sa propre personnalité. En effet, toutes les résistances ne sont pas bonnes à vaincre. Certaines sont utiles et font office de signaux qui indiquent justement là où peut se cacher un potentiel. Il ne sert à rien de les brutaliser ni de martyriser aveuglément les remparts qu’elles élèvent face aux sollicitations visant à les rendre perméables. Il faut opérer microchirurgicalement avec l’assentiment du patient.

Ce stage se présente comme une série ; un processus amené à être renouvelé de session en session, selon la nécessité de chaque participant/e. Ces séances seront donc régulièrement programmées pour laisser la possibilité à qui veut, de poursuivre son cheminement dans cette voie selon son exigence et le rythme de ses évolutions.

 

« Regarder ailleurs », parce que cette proposition repose sur un socle immuable : détourner le regard de ce qui fascine et façonne malgré soi sa personnalité.

Il serait illusoire et infondé de se donner le but de modifier ses réactions radicalement ou selon son bon vouloir. Via les traumatismes de l’enfance et les habitudes plus ou moins consenties, nul doute que ce qui forge nos tempéraments à base de peurs et de conquêtes, saura se faire valoir dès la première manipulation. L’ambition de ces séances est certes moindre, mais concrète.

Distraire un instant, puis chaque fois de façon un peu plus durable et récurrente, la vigilance de notre Surmoi est chose faisable. C’est le principe même du théâtre, sans lequel il serait impossible de jouer une situation qui heurte nos codes et notre morale. Il s’agit d’amplifier ce contexte quitte à ne plus avoir de repères du tout durant quelques heures, de façon à s’agripper à de nouvelles injonctions extérieures formulées par le biais d’images, de phrases, de contacts et de fantaisies diverses.

Ne plus s’appartenir tout à fait, s’offrir, servir de matériau à d’autres, se trouver mis en contact avec toutes sortes de corps, de textures physiques et mentales … les environnements ludiques se succéderont sans interruption afin de rendre possible la confusion nécessaire à l’émergence des comportements involontaires recherchés et qui doivent mener tout naturellement à la Performance.

Aucune de ces propositions ne sera à la base obligatoire, mais la multiplicité des sollicitations se propose, en revanche, d’être bien constante afin de susciter une réactivité la plus incontrôlée possible.

David Noir - Stage

L’utilisation en jeu d’aliments diversement salissants, suppose de venir avec une tenue apte à être tachée irrémédiablement, sous-vêtements compris. Des tabliers seront également mis à disposition. Ces séances ne comportent pas de pause et se déroulent donc en continu dès l’entrée en salle des participants/tes, ce qui n’exclut naturellement pas de pouvoir se sustenter durant le jeu.

*Réductions tarifaires

Sous condition du versement effectif de leur cotisation, les membres de l’AmiG (Association des amis du Générateur) bénéficient d’un tarif à 60 euros pour cette journée de stage.

De même, les personnes ayant participé aux stages précédents « Le cri, le texte et la pulsion physique » et « Performances », peuvent s’inscrire à ce stage pour un prix acquitté de 60 euros.

 

Note importante

Dans le cadre d’un projet de film réalisé par Catherine Libert, réalisatrice, il est possible que le stage se déroule sous l’œil de sa caméra.

Dans cette éventualité, une autorisation détaillée à signer sur place par les participants/es nous accordant le droit de les faire éventuellement figurer dans le montage à venir, sera nécessaire pour chaque personne désirant s’inscrire à cette journée.

Catégories
Stages

« PERFORMANCES »

Descriptif :

Cette proposition de stage n’a qu’un but : offrir une première audience à une expérimentation personnelle pour chacun/e des participants/es. Il doit s’agir d’une forme libre, d’une expression intime ou spectaculaire sous la forme d’un premier jet – ce point est important – aussi modeste soit-il. Ce geste premier n’est pas pour autant une improvisation de l’instant. Nous nous proposons d’aborder ici des « événements scéniques » singuliers, plusieurs fois projetés mentalement au cours de sa vie, mais qui n’ont jamais jusqu’ici, trouvé l’opportunité de prendre corps. Quelque chose auquel on pense de façon relativement récurrente ; qui en un certain sens, obsède, voire, défie son propre imaginaire depuis un certain temps ou peut-être même un temps certain.

Un acte seul ou une élaboration complexe ou touffue ; sons, voix, postures, exhibitions, échanges, exposés de quelque nature qu’ils soient, paroles, danses … la liste est infinie et surtout – c’est sa qualité en la matière – « inimaginable » pour celles et ceux, spectateurs les uns des autres durant ce moment de stage, qui n’auraient pu l’imaginer à la place de celle ou celui qui s’exécute à ce moment sous leurs yeux.

La place de l’enseignement en pareil cas, doit translater vers une tentative de compréhension la plus englobante et intuitive de la proposition faite. Pas question ici de diriger, comme on le ferait au théâtre, ni d’avoir la volonté d’aller vers un objectif défini, ni de vouloir contribuer à achever une forme et encore moins de se substituer à son auteur. Le propos et la méthode seront de questionner les créateurs et interprètes de cette étape de leur projet, de manière à ce que son développement, tout au long de cette journée, rebondisse, absorbe, rejette, accepte, réfute, s’échappe ou se moule au contact de la fermentation des esprits avides de réponses ou interdits face aux variables degrés de leur réceptivité à la chose d’un/e autre. Il s’agit d’être, coup sur coup, totalement acteur et pleinement spectateur, artiste dans ses pratiques et individu de tous les jours, tout autant que chercheur.

Chacun, chacune se retrouvera donc tour à tour des deux côtés de la barrière à diverses reprises, posant et résolvant ainsi de cent manières différentes des énigmes qui sont au cœur même de toute proposition scénique qui ne cherche pas le guidage des conventions d’un art spécifique a priori.

Ainsi pourrions nous nommer cela : Performances.

Précisions

Un système audio (ordinateur, mixette, enceintes amplifiées, micro) et un vidéoprojecteur seront mis à disposition afin que chacun/e puisse diffuser les matériaux qui lui seront nécessaires. (Supports numériques uniquement: clef USB, disque dur externe, DVD) Il vous appartiendra d'apporter accessoires, maquillages, costumes, textes ou autres ingrédients éventuels utiles au travail que vous envisagez. Une bâche pourra être mise au sol dans le cas d'utilisation de liquides ou de matières salissantes. (Aucune douche n'est présente sur place. Seulement un lavabo)

*Réductions tarifaires

Sous condition du versement effectif de leur cotisation, les membres de l’AmiG (Association des amis du Générateur) bénéficient d’un tarif à 60 euros pour cette journée de stage.

De même, les personnes ayant participé aux stages précédents « Le cri, le texte et la pulsion physique » et « Performances », peuvent s’inscrire à ce stage pour un prix acquitté de 60 euros.