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ATELIER SCENE VIVANTE

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Les lundis de mai 2016 (hors vacances scolaires et jours fériés): 2, 9, 23, 30

Workshop tous niveaux

 

Si vous souhaiter payer par chèque, merci de vous inscrire au préalable en complétant le formulaire ci-dessous, puis envoyer votre paiement à David Noir – Scène Vivante, 13 allée Marguerite 94800 Villejuif. (Informations détaillées ici)

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Entraînement au jeu par David Noir

L’atelier propose des thématiques variées mais sa formule reste constante. Elle émane d’un important travail déjà débroussaillé dans les stages, ce qui n’exclue pas pour autant que des novices se l’accaparent. L’atelier est ouvert à chacun/e, avec ou sans expérience de la scène.

Pratique :

Entraînement au jeu – Improvisations et expérimentations – Élaboration des outils techniques, psychiques et physiques – Développement des comportements scéniques – Mises en situations

Contenu type d’une séance :

Les ateliers sont structurés comme suit :

  • Échauffements collectifs
  • Exploration / improvisations collectives et individuelles
  • Direction de jeu, techniques du texte et de la scène
  • Parcours libre

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Objectifs : Découvrir et inventer des formes de création vivantes

La principale ambition de ces séances tient dans l’exploration et l’exploitation de l’infinités des façons d’être qu’il nous est possible de représenter et figurer grâce aux outils de l’imaginaire, du corps et au désir de s’incarner à travers une autre forme que celle à laquelle le quotidien nous astreint. La représentation dramatique recèle autant de compositions qu’il existe d’individus en scène à un instant déterminé.

Processus : apprendre à piloter « la marionnette de soi »

Ça part de rien – ou disons, de tout, de nous-mêmes, de notre environnement immédiat, de notre mémoire sensitive, d’une blague entendue la veille, d’une odeur perçue à l’instant, de répliques prélevées au hasard des textes qui traînent au sol, d’images, de nos postures physiques, du sentiment de nos corps, de celui du double qui existe en nous, de la marionnette qu’il s’agit d’apprendre à piloter à l’issue de quelque temps d’entraînement.  Et puis ça y est, soudain ça naît. Ça peut mourir à l’instant, foirer, devenir grandiose, utopique ou sombre, joyeux ou délirant. C’est l’improvisation ; la vraie, la base ; celle que le théâtre a souvent oubliée. Un jeu qui commence par un instant vrai cueilli parmi les myriades de vérités possibles, qu’elles soient laides, belles, excitantes, drôles ou effrayantes.

L’amusement vient de l’euphorie d’être aux commandes de ce gros bolide qu’est une incarnation, un « personnage », sans justification, sans histoire-prétexte autre que son existence. Pour y parvenir, loin de le refouler, il est nécessaire de s’autoriser son grand n’importe quoi.

Improviser, c’est par-dessus tout, bâtir un pont entre les incohérences et les vérités qui nous composent.

La recette : faire de sa personne un grand broyeur, de toutes les époques, de toutes les influences, de toutes les mémoires et écouter ce qui se passe en soi – autour de soi – sans relâche – tout en jouant. C’est trouver plaisir à profiter autant qu’à offrir, à se gorger et à rendre sans se préoccuper des conséquences, à désapprendre à se soucier constamment du regard supposé des autres dans l’unique optique politicienne de se faire aimer à tout prix.

Forme

Toutes les formes de théâtre se doivent d’être des jeux d’enfant réservés aux grands adultes. Les spectateurs aussi se doivent d’être grands et ne sortent dignes et grandis que traités comme des gens responsables de ce qu’ils viennent chercher. Jouer ensemble est peut-être la seule véritable paix sociale immédiatement accessible.

Elle nécessite l’énergie du désir et la vérité des actes. On les puise dans un humour sans fond ni frontière ; sans bienséance de convention. Un humour que nous possédons toutes et tous quelque part ; issu de la petite enfance ; intelligent, malpropre, bouffon et généreux ; celui qui sauve. N’attendons pas d’être satisfaits de la vie par autrui. C’est à nous de chercher, de trouver et de nous servir dans l’afflux de nos découvertes empiriques.

A quoi ça sert de s’amuser ?
Redécouvrir de l’intérieur, ce que peut être « s’amuser » sur scène : captiver, étonner, violenter, distraire, étonner, nourrir et faire réfléchir les autres par sa détente à affronter toutes les situations avec énergie. Il faut donc apprendre ou réapprendre à se débarrasser de ses oripeaux d’adultes qui ne camouflent rien moins qu’une apparence de sérieux, de gravité, de « responsabilité » et autres réponses préfabriquées à la question de l’existence. Jouer de façon créative est justement une réponse à cette existence. Entrer dans le travail par la voie de l’acteur est une façon d’apprendre à délaisser ses jugements de « spectateur » extérieur. C’est un travail réel et sur le réel qui n’est efficient que dans un complet dénuement, y compris de ses a priori et de ses craintes. Être là pour découvrir et non pour s’enferrer dans ce que l’on pense être est le fruit de son immersion volontaire dans l’espace de jeu.

Potentiel scénique

Il n’y a donc pas de bonne façon de se cacher ou de se montrer sur scène, car c’est un dispositif justement fait pour obtenir l’inverse, c’est à dire l’exhibition de soi malgré soi et la jouissance dépourvue de honte qu’on y trouve. Ce sont des libertés à s’octroyer et un certain contrôle à perdre sur ce qui est un mixage de peurs, d’ignorance, d’idées préconçues, de blocages divers ; toutes choses banales, quotidiennes et très compréhensibles, mais qu’une entreprise scénique digne de ce nom doit aider à questionner. Bref, un long chemin excitant, fatiguant et sans escale confortable, mais finalement plutôt rigolo. Je n’ai jamais contraint les interprètes que je forme ou avec lesquels je travaille à des actes en jeu qu’ils ou elles ne voulaient pas exécuter. Par contre je ne me prive pas de les mettre face à ces situations car c’est mon job de leur faire passer un maximum d’obstacles. Se délivrer de ce que l’on croit connaître de soi afin de se prêter à d’autres peaux, d’autres façons de penser, c’est ça aborder un auteur, un style, une mise en scène, un rôle. C’est devenir « impersonnel » avec satisfaction ; un matériau vierge et malléable qui réagit avec d’autant plus d’énergie quand le moment est venu de lâcher les lions devant autrui. La sincérité modeste ne suffit pas. L’espace de répétition est là pour se retrouver face à ses exigences de liberté. S’exprimer en toute impunité devant les autres, c’est donner du plaisir à un spectateur par-delà les conventions et ce à quoi il pouvait s’attendre en venant. C’est de ça qu’est fait un jeu dynamique et ça n’a rien à voir avec le statut d’apprentis, d’amateurs ou de professionnels. Les atermoiements, refus d’obstacles et tergiversations font bien entendu partie du travail et il faut s’y attendre comme à des entraves naturelles rencontrées sur le parcours.

Le théâtre ne parle que de la chair, de la mort et de la pensée, le tout âprement ou joyeusement mixé ensemble, sans faux semblant. Sur scène, nous sommes de la viande à jouer et rien d’autre. C’est cette découverte qui nous donne une chance d’aimer l’être humain pour ce qu’il est, un animal habité de pulsions brutales, mais néanmoins doué de conscience et qui se dépatouille avec cet apparent paradoxe.

Note à propos des matériaux scéniques et des contextes de travail

Le travail mené dans le cadre de ces ateliers peut faire appel à tous les composants de notre univers d’être humain : psychisme, sentiments, actes, relation, sexualité … Les textes, influences et prétextes aux scènes qui s’élaborent et se façonnent sont également issus de la globalité des mondes artistiques, littéraires, philosophiques, scientifiques, politiques, sociaux et iconographiques qui nous entourent, sans souci d’adhésion à leur contenu. A chacun d’y puiser ce qui fait son cheminement propre. Comme le génie de la lampe, la forme théâtrale ne fait surgir que ce qu’on lui demande. Seule compte la réactivité scénique de ces matériaux, la visée de ces ateliers étant d’aborder la représentation du réel par le biais de la scène en considérant qu’il s’adresse à des personnes adultes, libres, consentantes et responsables de leurs actes vis-à-vis d’eux-mêmes et d’autrui. Aucune de ces expérimentations ne saurait se faire sans une bienveillance, un respect naturel et une intelligence désireuse de s’ouvrir. Les adaptations incessantes au nombre variable et aux caractéristiques des personnalités composant les ateliers font la vie même de ce travail.

Pour beaucoup d’entre nous, le sens créatif du jeu n’est pas perdu, mais souvent « grippé » par le quotidien. Paradoxalement, « jouer » demande du travail, tant psychique que physique, à la mesure du plaisir qu’il permet de déployer en soi et avec les autres. L’accès à cette dynamique ludique est fréquemment enfoui quelque part en nous, sous les couches d’une conscience que la difficulté du réel et la complexité de se confronter au monde extérieur ont rendue méfiante et grave. Il ne s’agit pas de fournir des solutions clefs en main aux questions que l’on se pose, mais de s’entrainer à y répondre, comme l’on se familiarise avec la pratique d’un sport. Il revient à chacun des participants de comprendre par soi-même la démarche qu’il ou elle vient entreprendre dans ce cadre.

Les séances sont susceptibles d’être filmées ou photographiées pour des besoins pédagogiques et dans l’optique éventuelle d’illustrer les pages de ce site. La participation aux ateliers implique l’acceptation de ces conditions.